Le cyberharcèlement se distingue du harcèlement dit « classique » car il présente un certain nombre de caractéristiques propres au support numérique sur lequel il nait. Plus aucun lieu de vie ou aucun moment n’est protégé car le support numérique rend les possibilités de communication et de contact omniprésentes et instantanées. La victime ne trouve donc plus aucune zone de repos, ni dans le temps ni dans l’espace. Elle ne se sent en sécurité nulle part et jamais.
- Le cyberharcèlement peut être instantané et massivement déployé. La mise en ligne d’une fausse rumeur ou d’une image embarrassante peut atteindre instantanément un très large public.
- Le contenu en ligne peut persister dans le temps, même bien après que le problème soit réglé entre les personnes. Il est difficile de reprendre totalement le contrôle du contenu.
- Le harceleur peut rester inconnu de sa victime, profitant de l’anonymat rendu possible par les services en ligne.
- Absence de lien direct avec la victime : à la différence du harcèlement classique, il existe une distance matérielle entre le cyberharceleur et sa victime : l’outil numérique, le message, la photo. Cela empêche le cyber harceleur de réaliser le niveau de souffrance engendré à la victime. Dans de nombreux cas, les bourreaux minimisent leurs actes, ne se rendant pas compte de l’impact créé sur leur victime. Cela laisse peu de place à un quelconque sentiment d’empathie ou de culpabilité envers les victimes car il n'existe pas toujours de lien direct et/ou physique entre l'agresseur et l'agressé.
- Anonymat : le cyberharcèlement offre aux harceleurs la possibilité d’agir de manière anonyme. Cela les pousse à perpétrer des actes qu’ils ne feraient pas ailleurs et autrement.
Le contenu de cet article est issu de l’analyse d’Yves Collard : Cyberharcèlement, un harcèlement 2.0 ?, consultable sur le site de Média Animation : https://media-animation.be/Cyberharcelement-un-harcelement-2-0.html
