Les résultats de l’enquête #Génération2020 montrent que les enfants et adolescent∙es de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont accès à une diversité d’écrans. On observe toutefois des variations en fonction de l’âge et du contexte. En effet, les élèves du primaire privilégient la télévision (80 %) suivie de la tablette (67 %), la console et le smartphone.
La télé en tête, la tablette dans son sillage
On constate que la télévision est en tête dans les usages chez les élèves de l’enseignement primaire (80 %). Les tablettes (67 %), consoles de jeux (54 %) et smartphones (52 %) sont également utilisés par plus de la moitié d’entre eux. Les ordinateurs portables (29 %), fixes2 (21 %) et les téléphones non-connectés à Internet (13 %) sont également utilisés, mais dans une moindre mesure.
La télévision est principalement utilisée pour visionner du contenu audiovi- suel provenant de YouTube ou d’une chaîne traditionnelle. La tablette est, elle aussi, utilisée pour consommer ce type de contenu. Elle sert également à jouer, tout comme le smartphone. Ce dernier appartient souvent aux parents, même si la possession d’un smartphone personnel augmente avec l’âge.
Une majorité dispose de sa propre tablette
84 % des élèves interrogés ont indiqué disposer de leur propre tablette. Il s’agit le plus souvent d’une tablette ordinaire (58 %) même si dans 26 % des cas, les élèves disposent d’une tablette conçue spécialement pour les enfants.
La moitié a accès à un smartphone
Les résultats montrent que 56 % des élèves de l’enseignement primaire disposent d’un smartphone ou en tout cas d’un accès régulier à cet appareil. La détention d’un tel appareil augmente d’ailleurs avec l’âge : en 6e primaire, 87 % des élèves disposent de leur smartphone (contre 94 % des élèves du secondaire).
Les parents veillent
60 % des élèves ne disposant pas de smartphone ont indiqué que cela était dû à une décision de leurs parents. Ce contrôle parental relatif de l’usage du smartphone, par l’accès même à l’appareil concerne moins les autres écrans. Quand un dispositif n’est pas utilisé chez soi, c’est parce qu’il n’est pas dis- ponible ou parce que l’enfant ne souhaite pas l’utiliser (car il ne le trouve pas intéressant, ou estime ne pas en avoir besoin).
Usages intensifs en période de week-end et de vacances
Parmi les élèves ayant indiqué utiliser ces différents appareils, 42 % de ceux ou celles qui ont accès à un smartphone l’utilisent une heure ou plus par jour. Ce chiffre est un peu moins élevé pour la tablette (40 %) et relativement faible pour l’ordinateur (27 %). La quantité de temps passé devant un écran augmente pour tous les appareils en période de week-end et de vacances scolaires. On passe de 42 % à 68 % pour le smartphone, de 40 % à 66 % pour la tablette, et de 27 % à 57 % pour l’ordinateur. Le temps d’utilisation de ce dernier support est donc le plus variable. Enfin, les usages intensifs sont très présents en période de week-end et de vacances. Respectivement 37 %, 31 % et 37 % des utilisateurs de tablettes, ordinateurs et smartphones ont indiqué les employer plus de trois heures par jour à ces moments.
Analyse
D’un usage passif vers des choix actifs
Par les usages des enfants, on peut observer une corrélation avec les étapes de l’acquisition de l’autonomie : l’enfant découvre l’univers médiatique. D’abord, il ou elle a un visionnage quasi passif de la télévision et/ou de vidéos sur la tablette. Ensuite, il ou elle découvre les possibilités d’interactions suscitées par le jeu (sur la tablette et/ou sur la console), et se dirige peu à peu vers le fait d’opérer des choix. Progressivement, il et elle sélectionne ses propres contenus issus d’Internet : sélectionner un clip sur la tablette, ou ouvrir une application ludique, à titre d’exemples. Choisir le contenu en ligne est une démarche pour laquelle l’enfant aura forcément reçu·e une démonstration (quelle application ouvrir, comment lancer le film…) par quelqu’un·e de plus âgé : un parent, un frère, une sœur… Une démarche qu’il ou elle sera capable de reproduire seul·e presqu’aussitôt. Un peu comme le jour où le bambin comprend l’usage de la télécommande…
Si, pendant longtemps, l’usage des écrans, avec la télévision, était associé à la passivité, l’arrivée des écrans tactiles a changé la donne en proposant de l’interactivité. On le sait, un enfant, pour se développer et grandir a besoin d’interactivité. Bien que l’interactivité au travers d’un écran ne remplacera jamais l’interactivité humaine, on peut considérer que les applications et les jeux stimulent davantage l’enfant que les émissions de télévision ou les vidéos. L’enfant serait davantage stimulé puisqu’il ou elle peut y effectuer certaines actions, comme choisir, pointer, cliquer, dessiner et photographier… À condition que ces activités soient encadrées, et que leur durée soit mesurée.
Le contenu de cet article est extrait de l’analyse « Les jeunes et les écrans : une variété d’appareils, un recul des compétences informatiques de base - Interprétation critique de l’enquête #Génération2020 (1/5) » et des résultats de l’enquête #Génération2020, première enquête d’envergure sur les pratiques numériques des enfants et adolescent∙es menée en Fédération Wallonie- Bruxelles. Entre 2019 et 2020, plus de 2000 élèves de l’enseignement primaire et secondaire ont répondu à un questionnaire abordant différents aspects de leur vie connectée. Ces données statistiques ont été complétées par des entretiens individuels et des débats en groupe. Découvrez l’ensemble des résultats sur http://www.generation2020.be/. #Génération2020 fut menée par l’asbl Média Animation en partenariat avec le Conseil supérieur de l’éducation aux Médias de la Fédération Wallonie-Bruxelles (CSEM). L’enquête #Génération2020 est le fruit d’une collaboration fédérale dans le cadre du projet « Belgian Better Internet Consortium » (B-Bico), co-financé par le programme Connecting Europe Facility de l’Union Européenne. Elle fut élaborée à partir de l’initiative flamande Apestaartjaren grâce à un partenariat avec Mediaraven, Mediawijs et le département MICT de UGENT / IMEC.